des montagnes de questions

Cette partie (une Sicilienne dragon, variante classique), jouée contre contre une charmante jeune fille, est très décevante car il me semble avoir accumulé les difficultés:

• il y a toujours pour moi un déficit de maîtrise de cette sicilienne faute d'expérience: après 1.e4 c5 l'on me  joue beaucoup plus souvent des anti-siciliennes ou siciliennes fermées que le dragon. Et je n'ai pas encore fait le même travail d'étude de l'ouverture comme j'ai pu le réaliser pour l'Anglaise. Dans cette variante classique, selon John EMMS (Starting out: the sicilian) "les meilleures chances de contre-jeu noir résident dans la colonne c semi-ouverte et la possibilité de pousser les pions a et b. Ils peuvent chercher à poster une pièce sur la convoitée case d4, par exemple avec ...Tc8, ...Ce5 (a5) et ...Cc4 (ou Fc4). A tout moment les Noirs regarderont s'ils peuvent réaliser la poussée favorable d6-d5." La manoeuvre vers c4 m'est venue à l'esprit mais trop tardivement, et je n'ai qu'amorcé le jeu sur l'aile-dame. 

• Plus grave, je n'ai pas joué avec l'état d'esprit adéquat, mes choix étaient trop attentistes, trop lents, alors que des coups plus aigus s'imposaient comme la poussée ...e5. Cette passivité est totalement déplacée quand on prétend jouer le dragon.

• Enfin mon habituelle mauvaise gestion du temps m'a conduit à commettre une gaffe ruinant ma position dès le 27ème coup. 

Il se confirme donc que deux vastes chantiers s'offrent à moi:

• remédier à ce problème de zeitnot récurrent. Cela passe peut-être par cette réflexion quant au capital temps à disposition; je n'y avais jamais trop réfléchi mais en cadence lente (1H30' + 30" par coup pour les 40 premiers coups) je dispose de 110' pour respecter le contrôle du 40ème coup, soit moins de 3' par coup. Or régulièrement, vers les 25 ou 30ème coups, je commence à stresser (et à perdre en lucidité) parce que j'ai moins de 2' par coup, comme si j'avais dilapidé mon capital temps de façon inconsidérée et étais passé d'un confort important à une situation quasi-désespérée. C'est une perception complètement erronée dont j'ai pris conscience à l'issue de cette partie. Que l'ouverture et le milieu de partie m'aient pris un peu de temps, rien que de plus normal, et que je doive jouer avec moins de 2' par coup ne doit pas avoir d'impact émotionnel sur moi. Ce n'est donc peut-être pas le temps que je gère mal, mais sa perception.

• travailler sur la Sicilienne comme j'ai pu le faire pour l'Anglaise, en arrêtant des réponses aux différentes variantes rencontrées et en comprenant mieux ce qui se joue dans l'ouverture. Ainsi dans la variante classique où les Blancs font le petit roque, Gufeld évoque un plan possible mettant la pression sur e4, avec ...a6, ...b5, ...Fb7, ...Cd7/c5, ...Dc7/b8/a8. Si les Blancs jouent f3, ils écartent l'idée f4.